Mon escapade au Mont Saint-Michel sur les traces de La Mère Poulard (épisode 2)
Le mercredi 27 et le jeudi 28 juillet 2016, j'ai eu la chance de visiter le Mont Saint-Michel grâce à mon partenaire la biscuiterie de la Mère Poulard.
Après une journée de rêve à découvrir le barrage du Mont Saint-Michel puis le Mont de nuit, je n’ai trouvé le sommeil que très tard tant j’étais heureuse et excitée de vivre des moments riches culturellement et émotionnellement … ou peut-être est-ce l’omelette et le dîner très copieux que j’avais un peu de mal à digérer … certainement les deux !!
Après 4 heures de sommeil, me voilà debout à 6h le jeudi 28/07/2016. Une rapide douche prise dans ma somptueuse salle de bain, je file dans les ruelles étroites et escarpées du Mont. Je suis presque seule à profiter de cette merveille de si bonne heure, la foule de touristes n’étant pas encore arrivée. J’en profite pour faire cette vidéo afin de vous faire partager ce site remarquable d’autant plus appréciable lorsqu’il y a peu de monde.
Je prends mon petit-déjeuner le jeudi matin avec mes copines Sylvie (Bâton de Vanille) et Isabelle (Les recettes de Zaza et de ses Cop’s). La salle du petit-déjeuner de l’Auberge de la Mère Poulard se trouve au premier étage, au dessus de la salle du rocher ou nous avions diné la veille. Cette salle est vraiment très grande décorée de nombreux tableaux des personnalités venues dans l’établissement. Environ 3500 portraits et autographes ornent les murs de l’Auberge en passant par la salle de restauration au rez-de-chaussée, l’escalier, le piano-bar et la salle du petit-déjeuner. Vous pourrez ainsi admirer les portraits de Maryline Monroe, Simone Signoret, Yves Montant, Clémenceau ... Il y a une légende visiblement bien réelle qui dit que tous les présidents de la République Française sont venus déjeuner chez la Mère Poulard …
Que vous aimiez le sucré ou le salé pour votre premier repas de la journée, vous trouverez forcément votre bonheur à l’Auberge de la mère Poulard. Je n’avais encore jamais vu autant de choix pour un petit-déjeuner : des céréales, du pain grillé, du pain frais ou de mie, des viennoiseries encore chaudes, des yaourts, tout un panel de biscuits et confitures de la Mère Poulard, des fruits frais, des minis saucisses, du riz chaud, des œufs brouillés, de la charcuterie, du lait, du café, du thé … Bref !! Un festin se présentait devant nous !! Après les excès de la veille, j’ai juste pris un bon chocolat chaud et deux viennoiseries sachant que j’avais une omelette de la Mère Poulard version sucrée qui m’attendait pour le déjeuner ;-)
Après ce petit-déjeuner « light » (tout est relatif), nous avons le plaisir de discuter quelques minutes avec le chef Alain Grespier qui nous accorde très gentiment un peu de son temps précieux. Alain Grespier est vraiment un homme abordable et à l’écoute. Il nous raconte qu’il est chef chez la Mère Poulard depuis 10 ans. Il était venu à l’époque donné un coup de main à Michel Bruneau (chef chez la Mère Poulard) et qu’il n’en est jamais reparti tellement il s’y sent bien. Le chef sélectionne lui-même les produits travaillés et consommés sur place, il s’approvisionne chez un producteur Biologique près du Mont pour les 270 000 œufs utilisés chaque année pour les omelettes. Alain Grespier est très accueillant, c’est lui qui reçoit chaque client dans l’Auberge.
Vers 9h, Dominique Gilbert, notre guide de la veille, nous attendait pour la visite des ruelles du Mont et du périscope. Il nous fait visiter une partie des différentes enseignes du groupe Poulard présentent au Mont Saint-Michel, et elles sont nombreuses !!
- l’Hôtel *** Auberge de la Mère Poulard ou nous avons mangé et dormi.
- l’Hôtel **** Relais Saint-Michel où nous avons fait escale dès notre arrivée avant la visite du barrage
- l’Hôtel *** Terrasses Poulard
- la Mère Poulard Tokyo
Pour la petite histoire, la belle aventure de la Mère Poulard est intimement liée à celle de Monsieur Vannier qui fut le maire du Mont Saint-Michel durant 24 ans. Cet homme politique passait tous ses étés en vacances chez ses grands-parents médecins près du Mont Saint-Michel. Éric Vannier est l’un des pères fondateurs du « Projet de rétablissement du caractère maritime du Mont Saint-Michel ».
Eric Vannier débute sa vie professionnelle en 1974 lorsque ses grands-parents lui lèguent un musée historique au Mont Saint Michel. C’est à partir de cette petite entreprise qu’il va peu à peu fonder le groupe La Mère Poulard qui possède aujourd’hui une trentaine d’établissements : hôtels, restaurants, cafés, magasins et musées au Mont Saint-Michel. En 1986, il est l’acquéreur de la célèbre Auberge de La Mère Poulard qui perpétue encore aujourd’hui les principes de sa mère fondatrice. Depuis sa création, l’Auberge de La Mère Poulard a accueilli des millions de clients, des personnalités du monde politique, de la culture et du divertissement.
En 1998 il diversifie les activités du groupe dans l’industrie agroalimentaire et fonde la biscuiterie La Mère Poulard. En respectant la tradition et l’authenticité des recettes originales de la célèbre cuisinière du Mont Saint Michel, les biscuits de La Mère Poulard sont aujourd’hui présents dans 10 000 points de vente.
Notre guide nous emmène jusqu’au cimetière où se trouve la tombe toute simple de Monsieur et Madame Poulard.
Notre visite se poursuit au musée historique du Mont Saint-Michel détenu également par le groupe Poulard. Ce musée dévoile les prisons et cachots du Mont ainsi que la beauté de la baie grâce au périscope unique en France.
Qu’est-ce-que c’est qu’un périscope ?? C’était le premier que je voyais, et pour cause, il n’y en a que 5 au monde : celui du Mont Saint-michel est le seul en France, un à Lisbonne au Portugal, un à la Havane à Cuba, un à Cadix en Espagne puis un dernier au château d’Edimbourg en Écosse. Celui du Mont à la particularité d’être en plus le seul construit en bois au monde et il vient de se faire restaurer. Au cœur d’une salle plongée dans le noir, chaque main peut guider le cône cyclique suspendu sous un prisme triangulaire. Sur une table en émail blanc, apparaît, grâce à la captation de la lumière extérieure, la vue du Mont, à 360°. On peut observer l’architecture de l’abbaye, regarder les touristes à leur insu et contempler la baie du Mont-Saint-Michel. Selon la distance du sujet, on peut monter ou descendre la table, pour apporter de la netteté aux paysages lointains. C’est vraiment fascinant comme procédé et très ingénieux. Au XVIe siècle, le périscope pouvait se déplacer afin d’élaborer la topographie d’un lieu. Plus de 100 000 € investis par la société la Mère Poulard et le travail de l’architecte Philippe Jean ont permis de restaurer cette merveille.
C’est presque grâce au périscope si la Mère Poulard existe. En effet, comme je vous l’ai raconté dans l’épisode 1 de mon escapade, Annette Boutiaut (de son nom de jeune fille) est arrivée au Mont avec son patron Edouard Corroyer (elle était sa femme de chambre) qui était architecte en chef des Monuments Historiques. Monsieur Corroyer a utilisé le périscope pour mettre en œuvre la rénovation et la réhabilitation de l’abbaye du Mont Saint-Michel.
Dominique est un guide passionné et passionnant et c’est un peu à la bourre que nous arrivons à la rencontre de Raphaël, notre guide pour la traversée de la baie. Nous avons juste le temps de faire connaissance et de quitter nos sandales … vite, il faut filer prendre un bain de pied avant que la marée ne monte !!
Vous pourrez contacter Raphaël ou Romain au 06 74 28 95 41 ou sur leur site internet si vous souhaitez bénéficier des traversées et promenades commentées, sorties ornithologiques et à thèmes. Il faudra compter 200 € pour une visite seul(e) ou 15 € par personne pour un groupe à partir de 15 personnes. Je vous le conseille si vous désirez découvrir le Mont de façon originale et ludique.
La traversée de la baie dure environ 1h15. Raphaël nous explique comment sortir des sables mouvants car il y en a beaucoup. Ne vous aventurez pas à traverser la baie seul(e), c’est vraiment dangereux !!
Voici Raphaël que j’ai filmé vous expliquant comment sortir des sables mouvants.
J’ai pu prendre de magnifiques photos du Mont depuis la baie, c’est encore une autre approche de cet édifice remarquable avec des vues à couper le souffle !
Retour pour le déjeuner à l’auberge de la Mère Poulard. J’ai bien fait de ne pas trop manger au petit-déjeuner, en plus de la marche effectuée le matin, je vais pouvoir bien apprécier mon déjeuner !
Au menu, je choisi :
- Saint-Jacques rôties, bouillon de coriandre fraîche, riz normand aux champignons. Très sincèrement et sans exagération aucune, je n’ai jamais rien mangé de meilleur !! Les noix de Saint-Jacques étaient cuites à point, la sauce succulente … inutile de vous dire que j’ai fini toute mon assiette !!
- Omelette gourmande sucrée aux pommes caramélisées. Cette version sucrée est vraiment surprenante, on sent toujours la cuisson au feu de bois. J’ai bien apprécié ce dessert.
Après ce délicieux repas, nous sommes d’attaque pour une visite de l’abbaye du Mont Saint-Michel avec notre guide Dominique.
Le site figure depuis 1979 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO au sein du mont Saint-Michel et de sa baie et est géré par le Centre des monuments nationaux.
Avec plus de 1,4 million de visiteurs par an en 2010, l'abbaye fait partie des premiers sites culturels visités en France.
La longue histoire du Mont-Saint-Michel commence en 708, lorsque l’évêque Aubert fait élever sur le Mont-Tombe un premier sanctuaire en l’honneur de l’Archange.
En 966, des bénédictins s’y installent à la demande du duc de Normandie, Richard Ier. À l’origine de l’essor du nouveau monastère, ces moines, sous l’autorité de l’abbé, respectent la règle de saint Benoît. Très vite, l’abbaye devient un lieu de pèlerinage majeur de l’Occident chrétien mais aussi un des centres de la culture médiévale où furent produits, conservés et étudiés un grand nombre de manuscrits. Le Mont-Saint-Michel prit le surnom de « Cité des livres ». Tout à la fois carrefour politique et intellectuel, l’abbaye fut au fil des siècles visitée par un grand nombre de pèlerins, dont plusieurs rois de France et d’Angleterre.
Ce monument millénaire offre au regard une diversité de formes architecturales puisque sa construction a commencé au Xe siècle et s’est poursuivie jusqu’aux restaurations du XIXe siècle. Le contexte historique, politique et économique durant tout le Moyen Âge influe grandement sur l’ouverture des chantiers et sur les moyens mis en œuvre. Au cours des siècles et au gré des incendies, effondrements, reconstructions, changements de fonction, ou de restitutions, l’abbaye s’est transformée. L’église abbatiale, bâtie au sommet du Mont, à 80 mètres d’altitude, repose sur une plateforme longue de 80 mètres, constituée de quatre cryptes adossées à la pointe du rocher.
À partir du XIVe siècle, les conflits successifs de la guerre de Cent-Ans, opposant France et Angleterre, imposent l’édification de nouvelles puissantes fortifications. Le Mont, défendu par quelques chevaliers fidèles au roi de France et protégé par une muraille flanquée de plusieurs tours de défense, parvient à résister aux assauts de l’armée anglaise pendant près de 30 ans.
En 1421, aux pires heures du siège, le chœur roman de l’église s’effondre, il ne sera totalement reconstruit qu’un siècle plus tard dans l’élan de l’art gothique flamboyant. Au XVIIe et XVIIIe siècle, le Mont, déserté par ses abbés commendataires, perd de son importance, tant sur le plan militaire que religieux.
Fermée en 1863, la prison aura eu pour mérite de sauver l’abbaye de la destruction, mais elle laisse le monument dans un état de délabrement avancé. En 1874, l’abbaye est classée monument historique et sa longue restauration commence. Une digue-route construite en 1878 facilite l’accès au Mont, puis une ligne de tramway est mise en place pour acheminer les visiteurs, dont le nombre ne cesse de croître.
Les actions de l’État en faveur de la conservation du lieu entraînent son classement sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 1979 au titre du « Mont-Saint-Michel et sa baie ». Le Mont-Saint-Michel est l’un des premiers biens culturels français inscrits. Puis en 1998, le site est une nouvelle fois classé au titre des « Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France ». Cette double reconnaissance démontre la valeur universelle et exceptionnelle de ce monument.
Notre visite se termine à 18h. Nous sommes tous cannés. Mine de rien, à tourner dans les ruelles, la baie, l’abbaye, nous avons fait plus de 8 km dans la journée à monter et descendre.
Nous prenons un dernier rafraîchissement tous ensemble avant de reprendre la route pour la plupart. Avec mes copines Isabelle et Sylvie, nous avons pris une chambre à trois pour nous reposer une dernière nuit avant de prendre le chemin du retour dès le lendemain matin.
Je remercie encore vivement le Mont Saint-Michel et la Biscuiterie de la Mère Poulard de m’avoir permis de découvrir ce site remarquable pour la première fois dans les moindres recoins !! Je reconnais avoir une chance incroyable d’avoir pu bénéficier gracieusement d’un tel séjour.